Le pointage est un concept révolutionnaire (mais datant un peu) qui permet de suivre à la trace les employés ou presque. Il s’agit surtout de savoir sur quel volume horaire le salarié est présent sur son lieu de travail.
Dans ma mairie, la quasi-totalité des agents est concernée par le dispositif. Les cadres A font exception puisque leur volume horaire est de toute façon plus important que les 35h réglementaires des cadres B et C.
Parmi ces derniers on distingue trois catégories de pointeurs. Les premiers, les plus nombreux certainement, sont les pointeurs obsessionnels. Ils n’oublient jamais un pointage, le matin en arrivant bien sûr mais surtout le midi et le soir en partant. Quand je dis le midi, je veux parler de 12h pile, de la même façon que le soir ils pointent à 17h30 exactement. On les retrouve par grappe au pied de la pointeuse lorsqu’il n’est que 11h58 (ou 17h28). Ce sont des professionnels du pointage et des passionnés du temps de travail. S’il leur arrive de partir à 17h31, comptez sur eux pour arriver à 9h01 le lendemain, histoire d’équilibrer la balance. Une ou deux fois j’ai tenté le diable en téléphonant à des services quelques minutes après l’heure fatidique et je me suis trouvé fort dépourvu.
La deuxième catégorie se compose des pointeurs économes. Ces derniers savent pouvoir se faire payer leurs heures sup’ en cas de dépassement. A partir de là, un quart d’heure est un quart d’heure et ils n’hésiteront pas à faire un peu de zèle pour quelques euros de plus à la fin du mois. En ces temps de crise mondiale cette catégorie est de plus en plus réduite, le service des ressources humaines finissant par ne plus payer les heures sup’ et renvoyant de fait les membres de cette deuxième catégorie dans la première.
Enfin la troisième catégorie, ma préférée, est celle des pointeurs oublieux. Matin, midi ou soir, ils oublient régulièrement de passer leur carte devant la machine installée en plein milieu du hall. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’ils le font consciemment mais parfois cela peut être utile. Quand les gens s’en vont à 17h plutôt qu’à 17h30 ils oublient souvent de le signaler. Curieusement, j’ai remarqué que moins on fait d’heures et plus on est tête en l’air. Il y a certainement une étude à mener sur le sujet.
Toutefois, gardons-nous bien de juger l’efficacité des agents à leur temps de travail. Certains sont plus efficaces en 5 minutes que d’autres en 2 heures. Qui plus est, nombre de facteurs impactent fortement l’efficacité au travail. Un jour je vous dirai ce que je pense des pauses clopes…
[Merci à @HLtwitte d’avoir fait germer l’idée de cet article.]